Depuis Foundiougne nous avons visité en charrette le village
de Soum. Cela nous fait du bien de voir le pays de l’intérieur : très gros
baobabs et fromagers, champs de riz où travaillent des femmes à la récolte, les
restes des champs d’arachides et de mil cultivés pendant l’hivernage, les trous
à sel où l’eau salée remonte et permettant de ramasser le sel. Village propre
et bien tenu. Les cours sont souvent ombragées par de gros manguiers, les chèvres et les moutons sont partout chez eux,le
mil sèche en tas bien ordonnés, sur la place
du village les vieux devisent à l’ombre d’un fromager.
Nous assistons au départ des pêcheurs de crevettes à la
tombée de la nuit avec des filets tendus entre deux bâtons. Les crevettes une
fois pêchées sont mises à sécher sur des tôles ondulées, puis décortiquées et
vendues pour être cuisinés. Quand on se promène dans Foundiougne on peut souvent sentir
l’odeur de crevette, on aperçoit alors dans la cour les crevettes exposées au
soleil, avec des mouches les survolant.
Belles rencontres avec le gardien du campement du piroguier
plein de sagesse, et Famara un des rares voileux sénégalais, qui promène des
touristes sur son petit Sangria.
Puis nous levons l’ancre, redescendons un peu le Saloum pour
aller mouiller devant le village de Diamniadio. Le voilier ZEN nous y rejoint.
Elle a réuni de l’argent pour construire un récupérateur d’eau dans l’école
publique du village. Nous venons voir où en sont les travaux. Nous descendons
tous à terre où nous sommes accueillis par une bonne partie de la population au
son des tam tam et des chants. Nous faisons, avec le directeur d’école l le
tour du village, les enfants accrochés à nos bras. Visites obligées au chef de
village, puis à l’imam. Diamniadio est un village de pêcheurs sur une ile sans
aucune agriculture. Le sol est salé en raison de la remontée d’eau saumatre. Rien
n’y pousse sinon les palétuviers et les acacias. Quelques femmes arrivent à
faire pousser un peu de bissap. C’est un village très pauvre. Beaucoup d’adultes
émigrent soit vers Dakar, soit vers l’Espagne. Beaucoup travaillent dans la
navigation (chalutiers où bateaux de commerce français ou sénégalais). Il reste
beaucoup d’enfant sans parents élevés par leur grand parents. Ils semblent
chercher auprès de nous une affection qui leur manque. C’est un peu gênant.
Le récupérateur d’eau n’est pas terminé, mais les travaux en
cours. Guillaume (le papa de la famille ZEN) donne aux instituteurs un cours d’Excel. Je l’assiste.Nous
assistons au match de foot interclasse. (un match de garçons un de filles). Les
gamins y déploient une grande énergie et vivacité. Ils sont souvent pied nus, un
ne possède qu’une seule chaussure.. Les enfants ZEN y participent.
A marée basse nous apercevons des dizaines de femmes ramassant des coques
(un peu plus tard dans la saison sèche elles vont chercher les huitres. Dans tous
les villages du Saloum les coquilles de coques et d’huitres sont omni présente.
Elles servent d’empierrement pour certains chemins, elles remplacent les
cailloux dans les parpaings, on en trouve dans le ciment, elles remplacent le
gravier dans les cours. Partout il y a
des tas de coquilles (amas coquillés).
Nous quittons ce village au bout de 3 jours un peu saturés
de l’agitation de ces gamins qui se pressent pour nous donner la main chaque
fois que nous débarquons. Nous disons au revoir aux ZEN qui doivent aller dans
d’autres villages.
Nous nous redescendons un peu le Saloum et mouillons à côté
de l’ile Ndiar. C’est une ile déserte couverte de palétuviers rendant le
débarquement difficile. Nous sommes en pleine nature, en annexe nous allons
observer de près les oiseaux : aigrettes noires et blanches, pélicans au
planer majestueux, cormorans en bande volant en V parfait, perruches aux cris grinçants, spatules au décollage un peu poussif.
Nous continuons notre descente du saloum et allons mouiller
au sud de l’ile de MarLotje devant le campement Marniane (prononcer Marignane).
Nous apprécions beaucoup de cette ile qui est plus riante que les précédentes :
beaucoup de végétation Baobas, fromagers
manguiers dans les cours, cocotiers palmiers, arbres donnant les noix de cajou.
Le village est propre. Poules, chèvres,
moutons et cochons (communauté chrétienne importante) y vivent en liberté et en harmonie. Il y a une
grande église à la mission catholique. Nous ne subissons pas l’assaut des
enfants comme à Diamniadio.
Le village est à 40mn à pied du mouillage, nous aimons nous
dégourdir les jambes sur ce terrain bien plat.
Nous devons accueillir les dentistes de VSF dont le matériel est
stocké à la mission catholique. Nous tentons de remonter le bolon pour
mouiller devant le village, mais un peu avant
d’y arriver nous nous échouons sur un banc de sable (heureusement que
nous avions choisi d’y aller à marée montante) et faisons demi tour pour
revenir au mouillage de Marignane.
Nous aidons nos deux dentistes Anna et Bernard ainsi que Seydou représentant sénégalais de
Voile Sans Frontière à inventorier et à dépoussierer le matériel qui est ensuite
acheminé par charrette et transférer sur le bateau avec pas mal de navettes en
annexe ; Ce matériel contient des médicaments et instruments pour les
sagefemmes, les dentistes, un siège pour cabinet dentaire, une mallette de
dentiste avec roulettes et autres, deux groupes électrogènes. De quoi couvrir le
pont de Morgane. Nous accueillons à bord nos trois hôtes. La cohabitation est
très sympa.
Nous levons l’ancre, Morgane bien chargé et mouillons à
Djifere où nous rejoignent deux autres bateaux (YOBALEMA et CRIQUET) participants
à cette mission médicale de VSF.
Le lendemain nous empruntons le bolon de Gokhor et mouillons
à proximité du village de Dionewar. La mission va se dérouler sur les villages
de Falia et Dionewar. Anna assure des soins dentaires une semaine dans chaque
village, d’autres font à l’école des séances de sensibilisation sur la
prévention des caries dentaires, des maladies
comme le palud, le choléra. Des sages
femmes font des consultations en aidant les matrones ou les sagefemmes
sénégalaises, des causeries autour de thèmes ciblés (hyper tension, diabète,
palud, planning familial) sont animés avec les villageois (surtout des femmes).
Noëlle et moi sommes en charge d’une enquête sur l’eau dans
les deux village : ressources, approvisionnement, hygiène relative à l’eau,
assainissement.
Beaucoup de villages du Saloum souffrenn du fait que les puits
fournissent de plus en plus d’eau saumatre. De plus , avec l’avancement de la
saison sèche, les puits souvent se tarissent. L’eau fournie par les
puits ou les forages doit être purifiée avec de l’eau de javel . Quant à l’assainissement,
il est inexistant pour les eaux grises, pour les eaux noires les latrines
deviennent habituelles.
Pour mener à bien cette enquête, nous avons rencontré beaucoup
de personnes depuis le chef de village, aux femmes portant leurs bassines sur
la tête en passant par les responsables de comité d’hygiène. Nous avons aussi dû nous promener dans les
villages et leurs alentours : aller voir l’état des puits, enquéter sur le
prix de l’eau aux fontaines, recenser les récupérateurs d’eau, rentrer dans des cuisines ou des latrines….
Toutes ces rencontres et déambulation nous ont permis d’appréhender le
quotidien des femmes qui sont responsable de l’approvisionnement en eau de la
famille. Quotidien où beaucoup de temps et d’énergie sont dépensés à puiser et
porter l’eau. Toutes les personnes à qui nous avons parlé ont été très
accueillantes et nous avons fini cette mission plus riches de toutes ces
rencontres.
Pensée spéciale à Ibrahima qui créateur et responsable de la
case de santé de Falia bénévole depuis 1977. Il y fournit les premiers soins
médicaux avec le peu de moyen du bord mais avec dévouement, une matrone assure les accouchements.
Pensée spéciale aussi à Fatima pêcheuse de coque qui 6 jours
sur 7, à marée basse va chercher des coques. A moitié dans l’eau elle passe
plusieurs heures, courbée en deux, à tamiser la vase avec un bidon troué pour
ramener une bassine pleine de coque, qu’il faut ensuite ébouillanter dans de
grandes marmites, ouvrir, trier, pour faire sécher la chair sur un drap dans la
cour qui sera vendue alors 1000 francs. Fatima qui trouve encore le moyen de
rire et de se raconter avec nous autour du tri des coquilles.
Nous avons bien aimé le village de Falia assez petit, en fin de semaine, les gens nous connaissaient par notre nom.
J'ai bien aimé l'ambiance du port de Dionewar avec les pêcheurs qui me parlent de Concarneau en recousant les filets, les charpentiers navals qui construisent les pirogues de 20m avec comme seuls outils marteau, scie et chignole à main, herminette et en récupérant les planches des anciennes.. Tous les jours j'allais suivre l'avancement d'une construction
.
Nous avons bien aimé le village de Falia assez petit, en fin de semaine, les gens nous connaissaient par notre nom.
J'ai bien aimé l'ambiance du port de Dionewar avec les pêcheurs qui me parlent de Concarneau en recousant les filets, les charpentiers navals qui construisent les pirogues de 20m avec comme seuls outils marteau, scie et chignole à main, herminette et en récupérant les planches des anciennes.. Tous les jours j'allais suivre l'avancement d'une construction
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Après ces quinze jours les équipes médicales remontent en
bus sur Dakar. CRIQUET et nous remontons avec nos voiliers par un temps trop
calme et un vent trop de face.
Nous retrouvons Dakar pour quelques jours.
Nous pensons quitter le Sénégal mardi 3 décembre pour une
navigation de 3 jours qui nous mènera aux Iles du cap Vert.
Ibis |
femme revenant de la fontaine |
Serveur de thé |
Trieuse de bissap |
Chargement de matériel médical |
Le boulanger de Dionewar |
Les patients attendent devant la case de santé de Falia |
les soins dentaires |
Séchage des coques |
L'arbre à palabre de falia et son marché artisanal. |
départ en pirogue pour la pêche aus coquillages |
Une partie de l'équipe à l'apéro sur Morgane |
Notre repas au poste de santé |
Causerie des femmes sous l'arbre à palabre |
Causerie pour les femmes |
Pesée des bébés |
Les femmes nouent leur pagne sur les cocotiers et partent pêcher les coques |
Calfatage de pirogue |
Noelle parlant botanique avec Momo |
Les amas coquillés |
Ouverture et tri des coques |
Coucher de soleil à Niodor |
Deux passagers entre le Saloum et Dakar |
Pêcheur à Dakar au lever du soleil |
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