dimanche 21 juillet 2013

De Barbate (Espagne) à Arecife (Canaries)

Nous quittons Barbate le 3 juillet, les prévisions météo sont presque bonnes, avec absence de vent pour la matinée du lendemain.
Nous décidons de mettre le cap sur Rabat au Maroc.
Comme prévu bon vent de travers. On passe 2 rails de cargo sans trop d'émotions.
Brusquement  nous entrons dans un brouillard (brume pour les marins) très épais. On n'y voit pas à 20 mètres.
L'AIS a des yeux pour nous. Surtout que nous faisons route à collision avec un portecontainer "Galicia". Je l'appelle avec la VHF, il me propose de passer "port to port" (barbord sur barbord en français) ce qui nous oblige à nous détourner de 50°. Je ne le contredis pas et effectue la manoeuvre
Au moment où nous sommes le plus proche de lui (un demi mile) il nous salue d'un coup de corne. On entend son moteur. Impresionnant de le savoir si gros et si près sans le voir!
Un peu plus tard, retour de la visibilité et du vent.
Pendant la nuit on veille pour  parer les bateaux de pêcheurs. On laisse sur tribord un girophare rouge. Est-ce une limite de filet dérivant. Ces filets sont ma hantise la nuit. D'après des récits ils peuvent faire plusieurs miles de longs et sont signalés par des girophare).
Au petit matin beaucoup de dauphins viennent faire leur parade sous le bateau.
En arrivant à quelques miles devant le port de Rabat nous appelons la capitainerie pour qu'ils envoient un bateau pilote afin de nous guider dans le chenal d'arrivée (procédure obligatoire).
Le pilote est au rendez vous. Nous passons alors à travers les barques de pêche, sous les remparts de la Casbah et au poied de la medina.
La marina est sur la rive droite côté Sale.
A l'arrivée, beaucoup de photocopies, de scanns de nos documents à la police puis à la douane, puis à la capitainerie.
On a aussi droit à la visite du chien renifleur de drogue. Notre descente est si raide que le chien l'a dévalé sur les genoux et s'est retrouvé directement sur les banquettes du carré. Il doit s'en souvenir encore car en sortant il boitait...
La Marina est quasiment vide, un des pontons est réservé aux yacht (relativement modestes) de la famille royale.
Nous apprenons la naissance de Gael chez Judith et Sébastien à Barcelone.
Nous avons aimé cette escale au Maroc. Nous avons beaucoup marché dans la medina et le souk de Sale entourés d'une superbe muraille crênellée donnant ses plus belles couleurs au coucher du soleil. Pas de touristes, les marocains sont très agréables et souriants.
Nous avons apprécié des galettes aux oigons...
Le tram nous emmène directement à Rabat en traversant la rivière. Là aussi nous avons déambulé dans les souks, la casbah et la ville plus moderne. Mélange de culture, population jeune en pleine évolution.
En un aller retour en train nous sommes allés visiter la mosquée Hassan II à Casablanca.
Nous avons admiré ce mélange d'art ancien avec des matériaux et une technologie modernes (porte en titane, toit ouvrant par exemple), le tout épuré.
L'édifice est grandiose, et les parvis à l'extérieur sont propices aux jeux des enfants, à la déambulation, au repos à l'ombre des arcades, le tout face à l'océan.
A la marina nous faisons la connaissance de Maurice et Erma. Ceux sont des hollandais qui n'ont jamais fait de bateau. En décembre ils ont acheté un catamaran Lagoon 450 de 15m de long. En 6 jours avec un skipper ils ont atteint gibraltar et maintenant ils naviguent de leur prope ailes.
Ils comptent aller aux Canaries, CapVert traverser vers les antilles puis panama, le pacifique...
Nous quittons Rabat le lundi 8 juillet. La meteo nous annonce peu de vent pour les prochaines 24h, puis 15 à 20 noeuds de vent du nord pour les 3 jours suivants. La traversée sur Graciosa première ile des Canaries devrait durer 4 jours.
Le bateau pilote nous guide dans le chenal , puis c'est effectivement peu de vent.
Le problème avec cette traversée c'est que le deuxième toujours pas de vent (contrairement à ce qu'annonçaient les fichiers grib repris avec le téléphone satellite), et que le trosième jour toujours pas de vent....
La réserve de gasoil diminue, diminue...
En fin d'après midi du quatrième jour un peu de vent nous redonne de l'espoir, rapidement déçu car en  début de soirée plus rien. On affale les voiles et on ne démarre pas le moteur pour économiser le peu de gasoil qui nous reste pour les manoeuvres dans les ports ou en cas d'urgence.
Noelle va se coucher désepérée craignant de se réveiller au milieu de l'Atlantique...
Heureusement dans la nuit le vent annoncé se lève le bateau reprend de la vitesse sans le bruit et les vibrations du moteur...
A 5h du matin nous apercevons le phare d'Alegranza (le rocher le plus nord  des Canaries). A 6h c'est la silhouette de la terre qui sort de la brume et de la nuit.
A 9h on arrive au quai dans le port de Graciosa. Que l'on  quitte rapidement (car pas de place pour nous) après qu'un couple de jeunes navigateurs nous dépanne de 25 l de gasoil.
Nous allons mouiller sur ancre dans la jolie Baie des Français (Playa Francesa).

Au cours de cette traverséee nous avons percuté une bouée ressemblant à une bouée de pécheur avec écrit dessus RADAR sur des fonds de plus de 2000m (probabilité de cette rencontre 0,0000000000001 !), nous avons eu droit à des festivals de dauphins avec sauts à plusieurs mètres de haut, nous avons vu des dizaines de tortues faisant leur sieste (nous en avons réveillé quelques unes quand notre sillage passait trop près), nous avons failli pêcher un espadon (j'ai vu sa tête sortir de l'eau juste avant que l'hameçon ne casse), nous n'avons attrapé aucun poisson, nous avons passé 3 nuits tranquilles sans cargo et pêcheurs tout seul....

Nous sommes heureux de retrouver les sensations d'un bateau au mouillage : petit clapotis, mouvements légers du bateau quand il évite, bruit des risées de vent dans la mature, paysage qui défile à travers la descente quand le bateau se remet dans le lit du vent, assurance d'une ancre bien crochée sur du bon sable....
Le mouillage est très bien abrité du vent. Nous sommes 5 ou 6 bateaux. L'eau est claire, peu profonde (6m). C'est parfait pour un repos après les 4 jours de mer.
Graciosa est une ile sans un arbre (sauf quelques palmier au village). C'est des paysages désertiques avec des cratères de volcan rouges qui culminent à 200m, des plages de sable blanc.
Nous faisons plusieurs balades autour de l'ile et sur les cratères.
Quand nos amis hollandais arrivent (le lendemain de notre arrivée) Maurice m'appelle sur la VHF et me demande de monter à son bord pour l'aider à mouiller car c'est son premier mouillage!

Après 4 nuits au mouillage nous partons pour Arecife distant de 30 miles sur l'ile de Lanzarote. Le vent aux Canaries est accéléré fortement au niveau des caps. Nous enregistrons 35 noeuds de nord..
La marina de Puerto de Naos est en construction. Mais il y a de la place pour nous accueillir.
Nous allons laisser le bateau ici jusqu'au 6 septemnbre.
Entre temps nous rentrons en France en avion pour garder nos petits enfants pendant le mois d'août et s'ils nous en laissent le temps nous reverrons amis et montagnes...

Premier contact avec le Maroc

En arrivant on passe au pied de la Casbah de Rabat ...

... et de la medina

La tour Hassan et les restes d'une grande mosquée



Les remparts de la medina de Sale

Dans la mosquée Hassan II à Casablanca








Pécheurs marocains et Rabat dans le fond



Le calme plat en quittant Rabat

Toujours la pétole

Gros dauphin

Saut d'un dauphin. Bravo la photographe!

Arrivée sur Graciosa.

La pointe Nord de Lanzarote
Je vais à bord de "Blue Eyes" pour l'aider pour son premier mouillage
En route pour la Montana Amarilla

Du sommet

En bas le mouillage



Morgane dans le calme du mouillage de la Playa Francesa (une touche de de Stael)


A l'église, chapeaux typiques des Canaries

Cimetière de Graciosa

En route pour Lanzarote

vendredi 5 juillet 2013

Morgane retrouve l'Atlantique .De Barcelone à Barbate

Nous repartons de Barcelone le 17 juin le bateau chargé de cerises, cava, vin rouge  et charcuterie!

Navigation tranquille en partie à la voile, en partie au moteur, au gré d'un vent un brin capricieux, sans doute dû aux orages que nous apercevons sur la terre.
Nous passons à proximité d'une plateforme (pétrole? gaz?).
Un peu de pluie pendant la nuit, au matin plus de vent.

Noelle continue de pêcher sans succès. Elle s'entaille le pouce et je joue à l'urgentiste...
En fin d'après-midi le vent s'est levé, mais pilpoil face à nous. Nous décidons de faire une pause et allons au mouillage de cala Sardinera au pied du cap St Martin. Trés belle vue sur le cap de San Antonio et le Monte Mongo.A deux heure du matin nous quittons le mouillage devenu inconfortable car le vent a tourné de 180 degrés.
Nous passons à la nuit au milieu d'une flottille de pêcheurs aux mouvements erratiques. Heureusement beaucoup ont l'AIS, ce qui nous permet  de tracer notre route plus facilement.

Un joli lever de soleil, la prise d'un gros maqureau et le vent favorable récompensent la courte nuit.
Nous arrivons au Port de Santa Pola. C'est une grande station balnéaire, comme savent les faire les espagnols, avec un front de mer constitué d'immeuble de 10 étages. Pas trés beau, mais ambiance populaire plutôt sympa.
Nous sommes tout proches de la ville de Petrel où nous avons rendez vous avec nos amis espagnols Eva et Mario.
Nous passons quatre jours chez eux à parcourir la ville de Petrel et ses environs, à ramasser camomille, thym moroderi, rabo de gato (pour les tisanes aux mille vertus), à écouter Mario raconter ses souvenirs d'enfant sur les lieux mêmes, à marcher au moins trois fois par jour à la fraiche, à visiter une maison troglodyte.... Bref de bonnes vacances!
Mario est content que je l'accompagne pour monter au Cumbre de Cid, le sommet culminant au dessus de Petrel. La dernière fois qu'il y était monté c'était il y a 60 ans!

Nous reprenons la mer le mercredi 26 juin avec un bon vent portant qui soufflera jusqu'à force 6). Nous allons jusqu'à  Almerimar en 26 heures de voile non stop!
Nous passons le cabo de gata au petit matin. C'est la troisième fois que je passe devant. C'est un très joli cap. De plus je peux imaginer l'intérieur des terres que j'avais parcouru avec Sébastien lors de mon premier passage il y a quatre ans.
Almerimar est une station balnéaire qui se veut plus jolie que Santa Pola, avec des immeubles autour de la marina. Mais les trois quarts des immeubles n'ont encore été habités (crise oblige) , un petit côté ville fantome...

Le lendemain longue navigation au moteur, puis à la voile pour aller à Sotogrande. Nous attendons le jour en faisant des ronds dans l'eau pour rentrer dans le port
Sotogrande est encore un autre style de station balnéaire. Elle est chicos, constituée d'immeubles autour de canaux servant de port (cité lacustre). Elle est faite pour les anglais de Gibraltar..
En attendant un bon créneau météo pour passer le détroit de Gibraltar, nous préférons prendre le car et aller visiter le village de San Roque, dont le premier peuplement fut les habitants de Gibraltar que les anglais avaientt mis dehors. Nous avons aimé les petites rues et les maisons aux jolis patios, les belles portes en bois avec heurtoirs et judas en cuivre, le grand marché.
Pour le passage du détroitde Gibraltar, nous choisissons notre heure de départ en fonction de l'heure de haute marée de Gibraltar, de façon à bénéficier de courants favorables.
C'est étrange mais les fichiers grib de vent nous prédisent 10 noeuds de vent, la météo espagnole force 6 à 7 (soit 25 à 35 noeuds)... Qui vivra verra...
Effectivement au début navigation tranquille avec 10 noeuds de vent de travers, beaucoup de dauphins viennent jouer devant l'étrave du bateau au passage de la pointe de lEurope.
Puis c'est le passage délicat devant la baie 'Algeciras. Le trafic traversier est trés important. L'AIS n'arrête pas de sonner. Il est assez difficile d'établir une route car les cargos sont tous en train de manoeuvrer et n'ont pas des trajectoires toujours prévisibles.A la sortie du golf le vent se lève doucement. Devant l'ile de Tarifa(le point le plus Sud) il souflle à 30 noeuds, un peu plus loin on note des rafales à 35 noeuds. Comme quoi les locaux avaient raison...)
Nous avons quelques difficulté à enrouler notre grandvoile qui s'était désétarquée dans un empanage. Mais tout rentre dans l'ordre, et nous arrivons en fin d'aprèsmidi à Barbate au sud de Cadix. Devant le port il y a un immense filet de 3 à 4 km en travers pour pêcher le thon une des spécialités de Barbate. Heureusement lle filet est noté sur les cartes et balisé.

Aujourd'hui 2 juillet nous allons au marché petit mais très animé. Noelle se régale de caraccoles en tapas...

Premier mouillage que l'on quittera à 2 h du matin

Mari et Eva sur le bateau

Promenade à la fraiche : cueillette pour les tisanes


Dans la maison troglodyte






Cueillette de la camomille



Avec Mario devant ses oeuvres

Une maison troglodyte



Mario au sommet du Cumbre del Cid

Retour sur le bateau: préparation des herbes pour les tisanes

Petit matin : Cabo de Gata. Le leurre a été emporté par un gros...

Au fond les neiges de la Sierra Nevada, dans le bas les serres font croire à des champs enneigés
San Roque

Le rocher de Gibraltar

Ecran de l'AIS: nous ne sommes pas seuls

Au travail sur le filet à thon devant Barbate

Beau temps devant trafalgar