jeudi 24 octobre 2013

Traversée de La Gomera (Canaries) à Dakar

Nous étions décidés à  partir le lundi 14, mais nous avons reculé d'un jour notre départ pour prendre le temps de dire au revoir au copain, et d'attendre un autre bateau qui part aussi à dakar dans le cadre de Voile sans Frontière. Il s'agit du catamaran ZEN (outremer 45) qui abrite une famille avec 4 gamins (cela me rappelle quelque chose les 4 enfants et les cours du CNED).
Ils arrivent à la gomera le dimanche et pense partir mercredi.
Nous partons un jour avant eux mais garderons contact  par telephone satellite pendant la traversée : il est rassurant d'avoir une voiture balais....
Mardi matin, un peu ému de reprendre la mer (pour une traversée de près de 1500 kms soit entre 6 et 7 jours ) après avoir tant profité de la terre, nous larguons les amarres vers 10h. France et François nous disent au revoir du quai. On se dit que l'on serait bien encore resté quelques jours, mais il faut savoir larguer les amarres.
Au sortir de La Gomera, c'est sautes de vent (de 25 a 5 noeuds) un peu dans tous les sens qui font se démener l'équipage, 15 heures après c'est un bon vent entre 15 et 25 noeuds qui nous pousse avec une belle houle associée (Noelle compare les mouvements du bateau au déhanchement des doudous antillaises..).
C'est un régime d'alizé, d'ailleurs le matin nous ramassons sur le pont un poisson volant échoué là dans sa fuite devant un prédateur.
La mer est magnifique, de plus nous sommes partis 3 jours avant la pleine lune et bénéfiçions de 6 jours de clair de lune. La mer est bien éclairée et nous avons l'impression d'une présence bienveillante qui nous accompagne.
Nous n'avons pas de chance car une vague beaucoup plus grosse que les autres (la seule en une semaine) déferle sur le bateau, l'eau rentre par la descente et inonde l'ordinateur que je venais d'allumer. Exit le PC. En navigation je n'utilise le PC qu'en relation avec le telephone satellite pour prendre la météo et échanger des mails avec nos enfants, et évidemment pour communiquer par la voix en cas d'urgence. Nous ferons donc sans.
Ces alizés s'interrompront deux fois pendant les six jours nous contraignant à être patient et à utiliser un peu de moteur sur la fin.
Nous reprenons nos régimes de quart la nuit, avec un raté : un soir nous avons tous les deux dormi pendant 3 heures croyant que l'autre veillait!! Mais il faut savoir que l'AIS lui veille pour nous 24h sur 24.
Les premières 36  heures je suis un peu barbouillé, Noelle elle va bien grâce à son médicament miracle, elle cuisine quiche, flan...
Nous avons la chance un soir pendant notre repas d'apercevoir une baleine .remontant tranquillement vers le nord. Je pense que c'est un cachalot d'une quinzaine de mètres.
Noëlle se désespère de ne rien pêcher.
Nous passons bien au large du cap blanc en mauritanie connu pour ses hauts fonds (le banc d'arguin où s'échoua La Méduse) et ses mauvaises fréquentations.
Nous nous retrouvons sur la route des cargos, nous décidons alors de nous en éloigner en nous rapprochant de la côte. (cela s'avère un mauvais choix car pas plus de pêche sinon deux leurres perdus, et surtout le vent tourne au SW nous obligeant à faire du prés très serré)
Enfin nous apercevons le cap vert (impressionnant avec sa barre et ses carcasses de cargos échoués) où se trouve Dakar. C'est alors que nous attrapons une daurade coryphène! Enfin.
Nous apercevons les premières pirogues de pécheurs. Il y a de toutes les tailles (la petite en solitaire à la rame, les grosses de 18m avec une douzaine de pécheurs), de toutes les couleurs, avec toutes une forme bien adaptée à la houle toujours présente dans ces eaux.
Nous passons le cap vert à la voile, laissons l'ile des madeleines, la pointe Bernard et l'ile de Gorée sur babord. Nous remontons l'anse d'Han toujours à la voile et mouillons par 3m de fonde devant le CVD.
Nous avons mis 6 jours et quelques heures. Noêlle se réjouit d'un bateau qui ne bouge plus (permettant des petits dej moins sportifs).
Le passeur Moussa est toujours aussi souriant et paternel trouve Noelle.
Acceuil très sympa au CVD (cercle de voile de dakar), un club qui n'a pas changé d'un iota en 4 ans (depuis mon dernier passage) et surement depuis plus longtemps.
C'est un endroit avec une ambiance très particulière : batiments presque fantômes, calme, reposant, aéré sous les arbres avec vue sur le mouillage, un peu de musique au bar, une faune d'habitués bien sympathique. C'est un bon sas entre le calme de la navigation et l'agitation d'une grande ville comme Dakar.
Il y a aussi mama légume, mama gateau, mama linge .......

Bisous à tous.

mardi 15 octobre 2013

De Las Palmas (Gran Canaria) à San Sebastian (La Gomera)

A Las Palmas (Gran Canaria) nous faisons une escale essentiellement technique.
Entre deux courses ou bricolage, nous visitons la ville de Las Palmas. C'est une grande ville, très vivante, beaucoup de monde, des quartiers bien différents, un front de mer hélas défiguré par une autoroute (comme souvent en Espagne), le centre historique joliment mis en valeur.
Pour nous ce n'est pas le coup de foudre.
Le port de Las Palmas abrite toutes  sortes de bateaux. Certains pourrissent sur place, mémoires de rêves arrêtés aux canaries, d'autres luisent de tous leurs inox.
Nous quittons Las Palmas, pour l'ile de La Gomera, mais juste après avoir quitté le port, nous changeons d'avis et mettons le cap sur l'ile de La Palma espérant y retrouver France et François que nous avions rencontrés à Arecife.
20 heures de navigation, d'abord au moteur, un très joli coucher de soleil sur la pointe Nord de Tenerife, nous passons entre le Roque de Fuera et la pointe. La lune se lève, magnifique disque  orange. Dans la nuit le vent se lève, d'abord une légère brise puis rapidement c'est un vent de face force 6, rafales à 30 noeuds avec une mer hachée. Un peu avant d'arriver près de la côte, le vent tombe et tourne de 180°. Ces vents violents et ces sautes sont une spécialité des Canaries.
Nous arrivons à Santa Cruz de La Palma un peu fatigués et surtout déçus car nos amis ne sont pas là. En fait ils sont dans le port de Tazacorte de l'autre côté de l'ile.
La ville (petite) de Santa Cruz de La Palma est très mignone, construite à flnc de colline, elle abrite de très jolis palais, églises et balcons canariens. Les plafonds, les escaliers et les portes sont des oeuvres d'art en bois. La Palma est réputée pour ses forêts de pins canariens qui en ont fait sa richesse (chantiers navals).
France et François nous rejoignent à santa Cruz. Nous louons tous les quatre une voiture et passons 3 jours à visiter et se balader dans l'ile, dormant en alternance sur notre bateau et sur le leur.
La plus belle balade a été sur les crêtes de la Caldeira : Depuis le sommet de l'ile (2400m) atteint en voiture, on peut suivre un sentier sur les arêtes qui offrent des vues étonnantes sur un relief tourmenté et coloré de falaises superposées (Cela me rappelle le Gran Canyon). Nous y étions tôt au matin et avons marché des heures à regarder les jeux de lumières du soleil levant. Un grand observatoire est installé içi loin des pollutions lumineuses.
Une autre balade nous a permis de faire une bonne descente dans la Caldeira d'abord dans les forêts de pins, puis dans le lit du torrent dans des paysages plus désertiques. (Noelle en roulant sur des peirres se fait mal au coxis).
Dans le Nord de l'ile nous avons cheminé dans la dense forêt quasiment tropicale. Cette forêt, sur les versants exposés au vent de NE, existe grâce aux pluies horizontales (crachin qui se forme quand le vent souffle et élève l'air chaud).
L'ile de La Palma offre des paysage très contrastés d'un versant à l'autre ou d'une altitude à l'autre.
Le sommet en général au dessus des nuages est sans arbre. En moyenne altitude sur les versants NE c'est la forêt, sur les autres versants c'est les terrasses où l'on cultive la vigne, en basse altitude c'est essentiellement les champs de bananiers.
Le sud de l'ile au relief moindre est désertique.
Nous achetons du vin dans une cave. (Deux bouteilles tombent dans le port de Tazacorte, quand je tombe en partie dans la mer!).
Avec Noelle nous faisons une expédition avec baudrirn et gris gris pour rechercher des lunettesde Noelle tombée dans un ravin deux jours avant.
Après une semaine bien remplie, nous quittons l'ile de La Palma pour l'ile de la Gomera.
Une bonne journée de navigation, bien agréable cette fois avec 10 noeuds de vent de travers : l'idéal!
Nous allons au mouillage de Vallee Gran Rey au sud de l'ile. Le mouillage est entourée d'une immense falaise (400m de haut) rouge, entaillée par un canyon très étroit. Au pied une plage de gravier noir. C'est très beau, mais il y a une petite houle de sud qui rend le mouillage pas très confortable. Soirée tranquille avec bain.
Le lendemain nous rejoignons le port de San Sebastian au moteur (plus de vent). Nous retrouvons France et François qui arrivent directement de La Palma.
Ici c'est la grande fête de Nostra Senora de Guadaloupe. Tous les cinq ans, la vierge est sortie de sa chapelle sur la côte ouest, elle est emmenée en bateau à San Sebastian, puis des processions la promène dans l'ile. Cela donne lieu à plusieurs jours de festivité pour tous les habitants des canaries qui se retrouvent ici pour des repas en famille et en costumes, des dizaines de petits groupes de musiciens qui jouent au milieu de la foule et du bruit, des concerts jusqu'à 5h30 du matin trois nuits d'affilée, une trentaine de bateaux décorés de fleurs qui ramènent la vierge avec procession. Cette foule est incroyable dans une si petite ville.
La ville de San Sebastian n'est pas très belle en comparaison a Santa Cruz de La Palma.
Ce qui fait la beauté de La Gomera ce sont ses paysages.
Avec France et François nous allons faire 5 balades plus belles et différentes les unes que les autres.
Nous arrivons à convaincre nos amis de se lever tôt pour profiter des couleurs de lever de soleil et pour marcher à la fraîche.
Deux fois nous prenons le car de 7h  et attendons les lueurs du jours pour commencer à marcher:
Descente depuis Degolata de Peraza sur San Sebastian : Joli départ entre palmiers et cactus sur des falaises de terre rouge au ton réhaussé par les premiers rayons de soleil. Nous rfaisons la causette avec les cantonniers en charge de l'entretien des sentiers. Nous mangeons de succulentes figues. Le pico d'el Teide (point culminant de l'Espagne) sur Tenerife  apparait en contre jour. Arrivée à San Sebastian 5 heures plus tard.
Jolie boucle à partir de Degolada de Peraza : Descente vers le village de Laja au fond du barocco. Quelques cultures en terrasse et les arbres fruitiers (orangers, péchers) donnent une touche de fraicheur. Remontée vers Bailadero, passage dans la forêt de pin puis la lauriselva dans le parc National.
Nous louons une voiture et faisons 3 autres balades:
Descente depuis le mirador de Roques vers Santiago par Benchijiga.
Boucle depuis Vallehermoso, Santa Clara Punta de Acala, Playa de Vallehermoso et retour.
Et enfin, le bouquet comme dit France, la descente depuis Chipude jusqu'a valle Gran Rey dans le barocco de Argaga. Longue descente d'abord dans d'anciennes cultures en terrasse, avec un point de vue grandiose a l'Ermita de Guara, puis descente raide jusqu'au ruisseau,ensuite le cheminement est moins évident sur un terrain de pierrailles très pentu dans le barocco très étroit. Le spectacle est impressionant. Heureusement les cairns nous conduisent jusqu'à la sortie du Barocco d'où nous débouchons sur le mouillage où nous étions quelques jours avant.
Nos bretons, France et François, se sont très bien comportés dans cette descente un peu difficile. Je me suis tellement concentré dans la recherche des cairns  pour ne pas se perdre, que la nuit suivante j'ai révé qu'il y avait d'énormes cairns en pierre au milieu de l'atlantique pour nous indiquer le chemin!.

Nous assistons à un concert donné par un excellent pianiste (Miguel Angel Castro) avec au répertoire Rachmaninov, Ravel, Bartok... Vraiment trè bien. Il est agréable de varier les plaisirs,: marche concert, repas avec les navigateurs rencontrés (Florence et Guillaume, Carole et Franck).

Aujourd'hui, lundi 14 octobre, nous faisons les dernières courses. Nous pensons quitter les Canaries pour Dakar demain ou mercredi. Environ 7 jours de navigation.
Un peu tristes de quitter les copains, mais enchantés par ces journées de balades dans le cadre magnifique de La Gomera.