mercredi 21 décembre 2016

De Santa Marta (Colombie) à Panamarina (Panama) Nov-Dec 2016

De retour au bateau après notre virée en bus à  Carthagène et après avoir quitté  Martine et Alain, nous partons quelques jours dans les montagnes environnantes. 

Nous aurions aimé aller à la Cité Perdue, mais Noëlle avec sa main dans le plâtre n'est pas partante pour marcher une semaine. Nous allons à Minca  (700m d'altitude) sur les pentes de la Sierra Nevada (5700m) que nous n'apercevrons jamais !  Minca est un petit village très fréquenté par les baba cool qui peuvent venir fumer leur joint en toute tranquillité. 
Nous marchons pour aller voir des plantations de café et cacao complètement perdues dans des fonds de vallée (Finca Victoria) ou perchée à flanc de colline avec une vue magnifique (Finca Candelaria ). Cela fait du bien de se dégourdir les jambes dans une fraîcheur toute relative bien que chaque après midi nous ayons droit à un déluge.  On comprend pourquoi la végétation est ici luxuriante.

A la marina nous nous lions avec un couple de canadiens (Lise et Benoit sur Vomo) et nous nous apercevons que nous avons des copains navigateurs communs (le monde des marins est petit).
Nous quittons la Marina pour aller à  Carthagène avec le bateau cette fois ci. Départ tôt pour passer de jour devant l'estuaire de la Magdalena qui charrie beaucoup de troncs d'arbres et autres OFNI. Effectivement sous le vent de l'estuaire nous slalomons  entre ces dangers et arrivons au mouillage de Puerto Velero. Nuit tranquille dans un grand mouillage en solitaire et le lendemain nous repartons pour Carthagène. 

L'entrée se fait par une brèche dans un mur sous marin que les Espagnols avaient construit pour se protéger des pirates. Le mouillage est spectaculaire : il tient à la fois de Manhattan avec ses rangées de gratte ciel et de Venise avec ses dômes d'églises de la vieille ville. Le mouillage se fait sur 12m de fond qui paraît-il tient très mal (heureusement nous n'avons pas eu beaucoup de vent) avec du roulis généré par les bateaux locaux qui passent à toute allure à vous frôler. Musique et festivités; la ville fête pendant trois jours l'indépendance d'avec l'Espagne.
Nous accueillons Geneviève et Bruno qui nous accompagnent pour presque trois semaines.
Nous levons l'ancre le lundi,au revoir la Colombie et mettons le cap sur le Panama. C'est une navigation de 160 miles. J'aurais bien aimé montrer aux méditerranéens une belle navigation au portant avec des vents bien soutenus, mais à cette saison les alizés ne sont pas encore établis et nous sommes au près dans peu de vent ou même vent debout et nous nous aidons alors du moteur. Ce fût 30 h de nav. pas très drôle avec un gros grain la nuit (pluie, vent 30 noeuds, éclairs et tonnerre) qui a duré  plus de quatre heures. Il y a longtemps que je n'avais pas passé une aussi mauvaise nuit en mer. La bonne surprise à été la pêche d'un magnifique marlin d'une quinzaine de kilos. Le remonter puis le découper (l'arranger comme le disent nos amis canadiens!) nous a occupé un bon moment...

Nous arrivons le mardi vers 15h en vue de Los Pinos.
Los Pinos est une des 364 îles  de l'archipel des San Blas. Elles forment une région autonome du Panama la Comarca des Gunas. Beaucoup des îles sont désertes, celles qui sont proches du continent sont habitées par les indiens Gunas. Elles sont petites et surpeuplées. Les champs se trouvent sur le continent sur des espaces gagnés sur la forêt vierge et généralement inaccessibles par voie terrestre.
C'est une région mal cartographiée avec beaucoup de récifs de coraux très dangereux pour nos voiliers. Le nombre d'épaves que nous apercevons nous incite à la plus grande prudence. Nous naviguons seulement de jour et gardons toujours notre trace comme un fil d'Ariane pour pouvoir nous en retourner facilement.
Il y a longtemps que je rêve des San Blas, en fait depuis une émission de tv où le chanteur-navigateur Antoine avait indiqué que c'était les plus belles îles qu'il avait rencontrées....
Nous n'avons pas été déçus : par la  beauté des îles désertes un peu carte postale avec cocotiers et joli sable blanc ( un peu trop souvent avec des déchets amenés par la mer),  les jolis mouillages tranquilles et solitaires avec coucher de soleil embrasant la mer de couleurs flamboyantes, snorkeling sur les coraux et épave; puis et peut être surtout par l'émotion ressentie au contact de la population Guna.
Ces indiens essayent de garder leur culture mais sont conscients que leur civilisation est très fragile au contact de la mondialisation et que beaucoup de changements sont inéluctables...

Avec la montée des eaux et le travail d'érosion de la mer les iles sont menacées de disparition. Nous voyons souvent des cocotiers déchaussés ou arrachés par les flots. La monétisation des échanges et les nouveaux besoins demandant à être payés en argent modifient les rapports humains de ces communautés. Les jeunes peuvent avoir du mal à supporter les règles strictes imposées par les traditions...

Au mouillage devant les villages, nous sommes la curiosité des hommes qui passent en pirogue, certains revenant de leurs champs nous vendent bananes et noix de coco, d'autres revenant de la pêche nous proposent langoustes ou crabes (très fameux), beaucoup nous demandent des revues que malheureusement nous n'avons pas.

Dans les villages les femmes sont en général en habit traditionnel : cheveux courts pour les femmes mariées, anneau en or dans le nez, chemisier brodé aux motifs colorés (mollas), jambes et avant bras couverts de perles ... L'habitat est sommaire: murs et toits en bambous et palmiers, mobiliers quasiment inexistants, hamacs pour dormir, siester ou se reposer; pour la cuisine quelques bouteilles de gaz mais surtout l'écorce de noix de coco... Une grande case pour le Congresso: réunion journalière des villageois de la communauté avec leur responsable. Les villageois assis sur des bancs, les chefs dans des hamacs. En général nous allons nous présenter au chef avant la réunion du Congresso, souvent nous avons à payer une petite taxe pour la communauté et il nous donne « les règles de vie ».

Deux anecdotes :

-Un matin nous découvrons un petit boa lové sur le moteur d'annexe encore sur sa chaise du balcon arrière. Une belle frayeur sachant qu'il a dû monter par la chaine d'ancre à l'avant et traverser tout le bateau (avec tous les hublots et capots ouverts) pour aller se percher sur le moteur à l'arrière... Nous le poussons à l'eau en douceur pour qu'il s'en reparte par où il était arrivé.

-Le serveur de messagerie par Satellite avec lequel je prends la météo a été en panne pendant une semaine. Nous n'avons donc pas pu être au courant de l'arrivée du cyclone OTTO. Nous avons constaté de forts vents (plus de 35 noeuds) nous empêchant de mouiller à Green Island et nous obligeant à chercher un mouillage plus abrité (Chorazon de Jesus) où nous passerons une bonne nuit. Beaucoup de bateaux seront endommagés dans les mouillages du centre de Panama. Le fait d'avoir ignoré la venue de ce cyclone (le deuxième qui nous a menacé après Matthew il y a 2 mois à Curaçao) nous a permis de ne pas avoir eu de stress.

Geneviève et Bruno devant renter en France nous quittons à regret les iles San Blas pour aller à Puerto Lindo un mouillage très fréquenté par les voiliers. Nous y apprenons la naissance d'Eoline chez Jenny et Adrien.
Nous restons une dizaine de jours au mouillage et en profitons pour bricoler le bateau et faire quelques courses. Déplacements en cars bondés (les bus scolaires américains recyclés en transport public) pour aller à Porto Bello ou Colon (entrée du canal côté Caraïbe). Nous sommes impressionnés par la misère de Colon où tous les déplacements se font en taxi car le centre ville est réputé dangereux.
Finalement nous emmenons le bateau dans la marina de Panamarina.(tenue par des français)
Nous le laissons là pour trois semaines pendant lesquelles nous rentrons en France passer les fêtes en famille(voir les nouvelles têtes) et faire examiner la main de Noëlle.

Pour les voileux :

San Blas
Pour les voileux.
Nous avons navigué deux semaines (deuxième quinzaine de novembre) d'Est en Ouest
C'était pendant la saison des pluies, peu de vent généralement sud ou sud ouest, excepté avec le passage d'Otto  où le vent de SW est monté à 38 noeuds.
Au point de vue cartographie Navionics ne vaut rien CM-93 guère mieux. Nous avons utilisé  sur opencpn les cartes scannées du bouquin de Bauhaus qui circulent sur les pontons. Elles nous ont paru fiables. Attention toutes fois aux fonds qui remontent très vite.

Après Mamitupu nous avons voulu suivre la route à l'intérieur des récifs. Depuis les barres de flèches sans vent et l'eau limpide je me suis fait des frayeurs car je voyais les oursins les gorgones les coraux. Au bout d'une dizaine de miles nous avons préféré sortir et passer à l'exterieur.

Les îles où nous nous sommes arrêtés :

Los Pinos  : nous l'avons choisi pour atterrissage car le mouillage est facile d'accès. En approchant de l'île bien reconnaissable nous avions un bon courant qui nous portait vers l'est.
Nous sommes rentrés par l'Est.  Attention à ne pas dépasser la petite église pour mouiller.
Position du mouillage 09°00.260N 077°45.865W .
Nous n'avons pas osé repartir par le NW,  nous avons suivi notre trace d'arrivee.

Iguana : île déserte,  mouillage par 10 M de fond sur la plage s'ouvrant au sud, pour aller snorkeler. Nous n'y avons passer que quelques heures.

Mamitupu : arrivée par l'Est,  puis le sud de l'île. Attention aux récifs à bâbord et tribord dans le final. On a mouillé un tout petit peu avant le château d'eau, un bateau étant mouillé un tout petit peu après. Position : 09°11.210N 077°58.590W.

Aridup : mouillage devant la plage Est de l'île  (pas celui préconisé par le Bauhaus en raison du vent) Position 09°22.088N 078°15.271W par 11m de fond. Attention privilégier la partie à gauche en entrant car récif au milieu et sur la droite. Ne pas chercher les fonds de 6m car cela remonte très rapidement.

Devil Island Niadup : mouillage au SE  de Niadup (entrée par l'Est  et le Sud ) . Position 09°25.180N 078°28.745W par 11m de fond.

Nargana Corazon de Jesus : on s'est mis ici pour le passage du cyclone Otto . 
On y était très bien, de la place, bonne tenue au moins pour nous malgré des rafales à plus de 30 noeuds.Positiin 09°26.366N 078°35.277W par 11m de fond. Nous sommes 6 bateaux au mouillage à attendre que Otto passe.

Green Island : île déserte. Un bateau y est déjà au mouillage et y a essuyé Otto ( 50 noeuds). Position 09°28.852N 078°38.009W par 9m de fond.

Tiadup Cayos Hollandes mouillage par 8m Position 09°34.547N 078°40.451W

Dog Island mouillage de quelques heures pour aller snorkeler sur l'épave  (très jolie ) . Position 09°33.625N 078°52.555W par 18m de fond.

Chichime trop de monde (8 bateaux) Nous avons fait demi tour et avons préféré un mouillage en solitaire:
Isla Pélicans ou Corgidup Position 09°34.043N 078°52.184W fond de 8 M. Très beau snorkeling sur le récif à l'Est du mouillage.

Porvenir : contrairement à ce que l'on croyait nous avons pu faire les formalités d'immigration. (Nous avons du y payer 100 dollar pour la Comarca Guna et 105 dollar par personne pour le visa. Je pense que l'on peut éviter ces frais en faisant l'immigration à Portobello)
Position 09°33.379N 078°56.829W 7m de fond.

Isla Éléphant west  Lemon Cays  (entre Miaiadup Tiadup Naguarchidup)  position 09°32.431N 078°53.967W 8m de fond.

Dans toutes les îles habitées nous avons trouvé un très bon accueil. Nous y avons eu souvent à acquitter un droit de mouillage  (entre 5 et 10 dollar) et moins souvent un droit par personne de 2 dollars. Il y a du pain dans toutes les îles habitées mais il faut demander (aucune enseigne !)


A carthagène

Artiste peintre à Carthagène

Courges à Santa Marta

Poissonnerie à Santa Marta

Au marché


Colibris assoifés

Une Merveille
Graines de café


A l'abri de la pluie l'après-midi dans la montagne

Oiseau sous la pluie

Les fourmis coupe-feuille à l'action

En allant à la plantation de café

Vue sur Santa Marta depuis la montagne

Toucan apprivoisé
Mon annexe de rêve

hirondelle qui voudrait faire son nid dans la bome!

En arrivant sur Carthagène

Le bateau au mouillage à Carthagène



Nouvel équipier


Le marlin

La découpe des filets


Arrivée à los Pinos

Notre visiteur de la nuit : un joli boa


Les deux frères

La pluie passe

Retour des champs

Pêche collective à la sardine



Les pêcheurs nous saluent












Pêcheurs de crustacés

Ambiance du soir

Geneviève contrôle la route

Les cirés bretons sont de sortie

Une réunion de responsables à Niadup

La famille guna




Les enfants sont contents de parler avec des étrangers
La grand -mère est chef de famille

Fabrication des chaussettes en perles

La boulangerie guna

Les toilettes sur la mer

Le vent provoqué par OTTO commence à forcir

Pêche d'un serreau (délicieux)

Retour d'escapade

Négociation de mollas

Une ile comme il y en a beaucoup
Les "Robinsons"


Pélicans et sternes en pêche

L'île Pélican, le soir

L'île le matin


Vue de la 1ere barre de flèches

Pêche en groupe


La  petite fille  avec son pansement propre repart en pirogue 




Les femmes brodent  finement les mollas

Au point de chaînette, point de tige ou autre mais toujours sans lunettes!

Quelques symboles nous rappellent que les gunas sont encore en  lutte

Les maisons, pied dans l'eau avec quelques déchets....

Parfois de jolies voiles
Tenue typique: foulard, chemiser avec broderies mollas et perles

Les femmes viennent vendre leurs Mollas

Chacun sa tablette...



Au bar chez Hans

La mangrove

Les bateaux sur bouée à Panamarina

Passage en annexe dans la mangrove pour aller à Panamarina
Un ibiscus blanc, pas courant

Et des calebasses ovales, pas courant non plus

Récupération artisanale de l'eau de pluie


Après la pluie l'eau boueuse des ruisseaux se mêle à l'eau de mer