L'archipel des Tuamotu Mai-Juin 2017
Constitué de 76 atolls il a été
connu aussi sous le nom d'archipel dangereux.
En effet ces atolls, formés par
des barrières de corail sont très bas et peu visibles à
l'approche, sinon par la mer qui déferle ou la présence de quelques
cocotiers. De plus l'accostage par l'extérieur y est quasiment
impossible; le seul moyen pour débarquer est de rentrer dans
le lagon par des passes quand il y en a. Et là ce n'est encore pas
gagné, car de forts courants utilisent ces passes pour vider
et remplir le lagon à chaque marée et vider l'eau que
fait rentrer le ressac sur les barrières de corail. Ces
courants quand ils sont opposés au vent ou à la houle
génèrent une mer déferlante qui peut
mettre en péril des bateaux comme le notre. La vitesse de ces
courants est fonction de la marée mais aussi du vent qui a pu
souffler les jours précédents entrainant
une houle et donc une accumulation d'eau dans les lagons. L'avant
dernière difficulté est de connaître les horaires
des renverses (qui ne durent qu'une dizaine de minutes) de marée
Le SHOM donne les horaires pour 7 atolls seulement répartis
sur 1500 km. Un fichier Excel qui est censé donner les vitesse
de courant pour chaque passe,circule parmi les voiliers, mais c'est
un peu théorique.
La dernière difficulté
est à l'intérieur du lagon où il faut éviter les
patates de corail quand on navigue et quand on jette l'ancre. Quand
tout cela se passe bien, bienvenue dans les eaux du lagon apaisées et calmes, limpides et colorées à la fois. Oubliée la houle des mouillages
des Marquises, oubliées les eaux boueuses . Le bonheur!
Mais avant d'en arriver là, nous
avons 4 jours de navigation depuis les Marquises. Une navigation
rythmée par les grains qui nous apportent régulièrement
pluie, éclairs et rafales de vent (plus de 30 noeuds),. Pour
la pêche, nous avons manqué de chance : un gros thon
s'échappe au moment où nous le ramenons à bord,
un autre ramené est plein de vers, nous le
rejetons alors à l'eau.
Pas de bateau rencontré si ce
n'est la lumière d'un voilier la dernière nuit. C'est
Mambala ,le catamaran d'une famille que nous avions rencontrée
au Brésil il y a 4 ans. Nous nous retrouvons au petit matin
devant la passe de l'atoll Raiora, le vent est tombé, il pleut,
plutôt un crachin breton avec brume. Seule la température
nous rappelle que nous sommes sous les tropiques. D'après mes
calculs la renverse est à 8h, mais la visibilité est
tellement réduite que nous n'osons pas entrer. Avec Mambala
nous allons rester à faire des ronds dans l'eau à la
cape sèche devant la passe de 6h à 12h espérant
vainement que le temps se lève. Dommage, nous abandonnons
alors l'atoll de Raiora et repartons pour gagner l'atoll de Makemo
nécessitant une nouvelle nuit de navigation.
Un peu anxieux car c'est notre première
passe, nous nous présentons à 9h , et
appelons sur la VHF pour savoir si quelqu'un connait l'heure de la
renverse. C'est Mambala qui nous répond et nous dit qu'il
vient d'emprunter la passe et que tout s'est bien passé. Nous
entrons alors dans notre premier lagon par la passe qui est très
calme (quelques heures plus tard nous la verrons depuis la côte
impraticable tant le courant sortant contre le vent lève des
déferlantes). Nous mouillons pas très loin de Mambala
en essayant d'éviter les patates de corail (nous sommes
traumatisés par le davier arraché à Tahuata).
Content de ce premier mouillage dans les Tuamotu.
Nous visitons successivement les atolls Makemo, Fakarava, Toau et Rangiroa.
Ces atolls sont constitués par la barrière de corail qui a poussé autour de volcans qui eux se sont effondrés et disparus laissant la place au lagon. Ils ont donc une forme ronde ou elliptique de un à plusieurs dizaines de kilomètres de diamètre. Le corail ne poussant que dans l'eau, la terre est constituée du sable et amas de corail cassé rejeté par la houle c'est en général une bande, pas toujours continue de plusieurs centaines de mètres. Les parties sous le vent de l'atoll n'ont pas pu retenir de sable et ne comporte pas de terre, c'est juste une ligne blanche d'écume formée par le ressac.
Ces atolls semblent bien fragiles face à la lente montée des eaux et à la violence des cyclones qui peuvent passer par là.
Ces atolls sont constitués par la barrière de corail qui a poussé autour de volcans qui eux se sont effondrés et disparus laissant la place au lagon. Ils ont donc une forme ronde ou elliptique de un à plusieurs dizaines de kilomètres de diamètre. Le corail ne poussant que dans l'eau, la terre est constituée du sable et amas de corail cassé rejeté par la houle c'est en général une bande, pas toujours continue de plusieurs centaines de mètres. Les parties sous le vent de l'atoll n'ont pas pu retenir de sable et ne comporte pas de terre, c'est juste une ligne blanche d'écume formée par le ressac.
Ces atolls semblent bien fragiles face à la lente montée des eaux et à la violence des cyclones qui peuvent passer par là.
Ici la nature n'est pas aussi généreuse
qu'aux Marquises. Beaucoup de cocotiers, peu d'arbres fruitiers, pas
d'eau (récupération d'eau de pluie et quelques puits),
pas de chèvres ni cochons sauvages.
La vie ici est encore plus lente et nonchalante qu'aux Marquises: beaucoup moins d'habitants par rapport à l'étendue (16 000 pour
79 atolls), un relief moins tourmenté qui favorise la
circulation à pied ou en vélo.
Les gens y vivent des revenus du coprah
(chair de la noix de coco), des fermes perlières et selon les
atolls du tourisme lié à la plongée sous marine principalement .La pêche y est vivrière (les femmes
nous racontent qu'elles ne font plus de pêche sous marine car
les requins sont trop nombreux et deviennent agressifs quand ils
sentent le sang des poissons tués).
L'activité autour des perles est
constituée par des fermes perlières généralement
familiale. Les huitres sont greffées avec un morceau de lèvre
d'une huitre choisie pour sa belle nacre et sont inoculées
d'un nucleus autour duquel l'huitre va développer une perle.
Remises à l'eau pour au minimum 12 mois les huitres sont
réouvertes pour en extraire la perle de nacre puis on insert
un nouveau nucléus et elle retournent à l'eau pour 12 mois. Une
huitre peut donner successivement 4 perles.
La visite de ces fermes est très
instructive et donne un sens à l'achat de ces perles.
Mais le souvenir des 193 essais nucléaires
qui ont été effectués de 1966 à 1995
reste très prégnant chez les habitants des Tuamotu :
une femme me raconte que son père avait fait un trou pour y
enterrer ses enfants pour le premier essai. La population a
l'impression d'avoir servi de cobaye, les
effets néfastes ont été minimisés
sinon cachés. Les conséquences de ces essais (les
premiers dans l'atmosphère) tant sur la santé que sur
l'environnement ainsi que les dédommagements revendiqués
font partie de tous les débats politiques.
Ici aussi les gens sont accueillants
même si la nature y est moins généreuse.
Atoll de Makemo
Notre premier atoll visité. Nous
mouillons pas très loin de Mambala. Le mouillage est exposé
au vent dominant 10 à 15 noeuds et nous ne sommes pas assez
familiers avec la navigation dans les lagons en slalomant entre les
coraux pour chercher un mouillage plus abrité.
L'atoll de Makemo est très peu
visité par les touristes, le club de plongée y a fermé,
peu de fermes perlières. L'activité principale y est le
coprah et le collège.
Atoll de Fakarava
Plus couru par les touristes plongeurs.
Cette atoll a deux passes navigables, nous sommes rentrés par
bonne condition par la passe Sud et sommes sortis par condition plus
musclée par la passe Nord.
Nous avons beaucoup aimé le
mouillage de la passe Sud (nous étions sur corps mort évitant
ainsi les problèmes de chaîne prise dans le corail). Il
n'y a pas de village seulement un bar/retaurant avec bungalow et club
de plongée.
Première surprise : après
avoir pris le corps mort par 8 m de fond, nous apercevons 4 gros
requins qui évoluent sous le bateau à mi eau. Nous
hésitons à nous mettre à l'eau, d'abord une main
avec l'appareil photo, puis finalement nous nous immergeons. Ceci en
fait n'est qu'un avant goût de ce que nous verrons par la suite
dans la passe.
En débarquant en dinghy au bard
dans 50 cm d'eau limpide nous cotoyions les requins, les poissons
papillons.et une multitude de poissons de corail. Le snorkelling le long du tombant de la passe l'eau
cristalline nous fait découvrir des coraux de toute beauté
que nous n'avions pas encore vus.
En tenant l'annexe en bout de bras nous
dérivons tout le long de la passe en utilisant le courant
entrant, et là c'est le grand spectacle des requins (leur
nombre y est estimé à 700) qui font des allers retours
de façon majestueuse semblant ne faire aucun effort pour
lutter contre le courant et semblant dominer toutes les autres
espèces. Un autre spectacle est le grand nombre de mérous
: en effet nous sommes à la pleine lune de juin et c'est le
moment où une dizaine de milliers de mérous se
retrouvent dans la passe pour s'y accoupler et laisser partir à
la dérive les oeufs fécondés espérant
ainsi diminuer le nombre de pertes dues aux prédateurs.
Je fais une plongée dérivante
dans la passe : une de mes plus belles plongées, Noelle fait un
baptême.
Nous traversons à la voile le
lagon pour aller au nord devant le village de Rotoava. Nous croisons
le bateau Panamax nos amis Québécois et je vois Banana Split le
bateau du chanteur Antoine. Visite de deux fermes perlières,
balade à vélo. Plongée un peu décevante
dans la passe Nord
Atoll de Toau
Nous entrons dans l'Atoll par la passe
SE (passe Otugi) et remontons dans le lagon pour aller mouiller à
Maragai. Nous sommes tout seul , à terre rien sinon une ruine.
Nous angoissons un peu à l'idée que la chaine d'ancre
se prenne dans les énormes tête de corail, impossible
d'avoir de l'aide pour s'en sortir. Nous profitons tout de même
du silence de cette solitude, des couleurs du lagon et de cette ambiance
de Robinson Crusoe.
A notre grand soulagement le lendemain
l'ancre remonte sans problème et nous sortons du
lagon pourse rendre à l'anse Amiot.
Une petite baie accessible par une
fausse passe qui ne débouche pas dans le lagon mais sur un
mouillage bien protégé des vents dominants par le récif
de corail.
C'est un de nos coups de coeur. A terre
un couple Gaston et Valentine y vivent à l'année. Ils
exploitent le coprah, proposent des repas (un peu cher) aux
touristes, ont deux trois cochons, un petit potager. Ils nous donnent
4 délicieux rougets quand Noelle lui explique que l'on n'a pas
pêché, La fin du monde pour la fin de l'année
nous est annoncé avant la fin de l'année par Valentine
pentecotiste plus que convaincue...
Dans l'eau c'est une féérie
de corail, et de poissons. Ici aussi beaucoup de mérous mais
gare à la cigatera.
Rangiroa : un des atolls les plus
touristiques mais rien à voir avec St trop : quelques pensions
et un grand hôtel.
20 heures de navigation pas drôle
avec beaucoup de grains et rafales, entrée dans la passe bien
agitée avec vent contre courant levant des déferlantes....
Mais excellent mouillage : peu de fond, peu de corail, beaucoup de
place.
Nous restons là une semaine ce
qui est pour nous une éternité! Plongée pour
Daniel dans la passe (requins, banc d'une centaine de barracudas), 3
snorkeling en dérivant le long de la passe, quelques
réparation dans le bateau, balade à vélo.
Il est alors à la mi juin,
temps pour nous pour rejoindre Papeete pour quelques travaux et
accueillir Anne, Antoine et leur deux enfants Léon et
Marius....
Pour les voileux
Comme dit plus
haut la navigation dans les Tuamotu demande à bien faire
attention aux barrières de corail (pas de montagnes
annonciatrices de la terre), à être au bon moment pour
l'entrée ou la sortie des passes (d'après mon
expérience les heures de marées de navionics et du SHOM
sont correctes, celle de Météo Consult ne sont pas
exactes). Le fichier excel que se refile les navigateurs et une bonne
base, l'observation visuelle de la passe permet d'affiner).
Les cartes CM93
(2012) et Navionics sont précises.
Le balisage des
passes est très bien fait : toujours un alignement, et parfois
des latérales et des cardinales mènent jusqu'au
mouillage.
Attention au
corail pour le mouillage pas mal de bateaux ont des problèmes
pour remonter l'ancre.
Makemo :
Le mouillage est
exposé au vent dominant. Peut être dangereux si le vent
monte. On peut alors trouver abri à la digue (pas beaucoup de
place et petit tirant d'eau). Débarquement en dinghy au petit
quai de locaux en évitant les patates de corail.
POS 16°37.662S
143°34.383 W 12 m de fond (sable et Corail)
Fakarava :
Sud
Mouillage sur
bouée : POS 16°05.849 S 145°37.162 W
Plusieurs bateaux
à l'ancre ont des difficultés à remonter le
mouillage. Débarquement sur les motus ou au restaurant de la
passe.
Nous recommandons
le snorkeling au pied du restaurant et le snorkeling dérivant
avec l'annexe à bout de bras le long de la passe avec le
courant entrant (eau plus claire). On peut rejoindre ainsi le
mouillage.
Remontée à
la voile de Fakarava Sud à Fakarava Nord (Rooava) : chenal Est
bien balisé pas de problème.
Nord (Rotava)
Mouillage sur
bouée : POS 16°05.849 S 145°37.162 W
Débarquement
en dinghy soit dans le petit port de locaux plus au Nord, soit sur la
petite plage juste au Sud du club de plongée, ou plus au Sud
pour aller à Fakarava Yacht Services (internet, gaz, vélo,
navette aéroport ..) très sympa.
Toau
Entrée dans
la passe Otugi (où s'est noyé Laurent Bourgnon l'année
dernière (2016) en privilégiant le côté
Sud pour éviter des déferlantes (3 noeuds de courant
contre 18 noeuds de vent). On était un peu tôt par
rapport à la renverse de courant.
Mouillage
(Marangai) POS 15°52.443S 145°55.670W : énormes
patates de corail alentour.
Anse Amyot
: Aucun problème pour la passe.
Mouillage sur
bouée. Si pas de bouée disponible on peut mouiller dans
la passe.
Si on ne va pas
manger chez Valentine il faut payer 500 XPF la nuit pour la bouée.
Très beau
snorkeling au Sud du mouillage.
Voir aussi
l'énorme Napoléon nourri par Valentine et Gaston.
Rangiroa:
Pour entrer passe
bien agitée avec 2 à 3 noeuds de courant sortant.
A la sortie nous
avons trouvé la mer bien agitée loin à
l'extérieur.
Très bon
mouillage POS 14°58.038S 147°38.372W 12m de fond. Peu de
corail du sable et de la place. Débarquement en dinghy au quai
des locaux.
Notre première passe dans les Tuamotu, pas mal de ressac, mais l'entrée est sur la droite. |
Le mouillage à Makemo |
Notre premier requin sous le bateau au mouillage |
On s'habitue à ces bêtes, on les approche de plus près. |
Un beau Napoléon |
Poisson trompette |
Poissons papillons que l'on voit toujours en couple |
Composition de coquillage |
Une rue de Makemo |
Dans une ferme perlière |
Nous sommes arrivés un peu tôt dans la passe bien agitée |
Gaston et Valentine à Thoau. Noelle essaye de photographier le gros Napoléon de la maison |
Toujours aussi passionnant. Merci de nous faire partager vos expériences. Je rêve de ces plongées et bravo pour votre courage. Silvia
RépondreSupprimerVoilà encore une belle tranche de rêve que vous nous faites partager... Merci et bon vent !
RépondreSupprimerMarianne, de Ladybird