mardi 30 septembre 2014

Brésil-1 : Amazonie

Arrivés au bateau après 8 mois d'absence nous le remettons en état : pas mal de moisissure sur les vêtements enfermés dans les placards. Mais rien de bien grave.

Trois jours plus tard nous l'abandonnons à nouveau pour faire un voyage en Amazonie en utilisant les transports locaux.

D'abord 28 heures de bus (heureusement confortable) pour rejoindre Sao Luis. En chemin nous traversons les zones désertiques et pauvres du Sertao. Le bus s'arrête assez souvent pour nous permettre de nous étirer, de nous alimenter et autre...

Nous n'avons pas pris le temps de visiter Sao Luis qui garde des traces d'un passé plus prospère qu'aujourd'hui; beaucoup de misère, des rues et des maisons en état d'abandon avancé. On retrouve comme au Portugal encore quelques façades carrelées de faïence.

Nous reprenons un bus pour Berreirinhas (4h30) afin de visiter le parc de Lencois

C'est un immense champ de dunes d'un très beau sable blanc à perte de vue, et la particularité est que lorsqu'on découvre au pied de ces collines de sable des lacs d'eau douce de couleur bleue ou verte selon la couleur du ciel. C'est vraiment magique avec un beau coucher de soleil en prime.

Cette région attire beaucoup de touristes brésiliens.

Nous regrettons de si peu parler portugais.

Nous reprenons le bus pour Sao Luis et enchainons directement avec le bus pour Belem (22h)

C'est là que l'on prend pleinement conscience de l'immensité de ce pays.

Belem, ville mythique pour les fans de Corto Maltese, à l'embouchure de l'Amazone a connu un passé prestigieux depuis le 17 ème jusque début du 20 ème. Beaucoup de belles maisons d'antan ont été abandonnées, la végétation luxuriante reprend ses droits de propriété les branches et lianes sortent alors par les fenêtres et portes éventrées. La fin de la période faste correspond à l'arrêt de l'exploitation du caoutchouc au profit des exploitations en Indonésie

Nous avons bien aimé Belem, y avons fait de belles rencontres (la vendeuse de bijoux qui a appris le français en regardant la télé, la soeur Teresina d'une congrégation de Gap qui s'inquiète de la profondeur des mouillages car des voiliers doivent passer la voir pour 1 mission humanitaire)

Belem est notre port de départ pour la remontée de l'amazone sur les caboteurs locaux ( bateaux hamac).

Ce fleuve, constitué d'une multitude de bras et affluents, parsemé d'une myriade d'iles (une d'elle a la superficie de la Suisse) est tellement immense qu'il n'est franchi par aucun pont et qu'aucune route n'en longe les berges.

Le bateau et l'avion sont les seules moyen de communication.

Le bateau que nous prenons est constitué de 3 ponts et d'une soute. Les deux ponts supérieurs réservés aux passagers ne comportent pas de sièges, mais des crochets pour y suspendre son hamac qui sert alors de lit et de fauteuil.

Nous arrivons bien en avance, trouvons deux places pour nos hamacs parmi ceux déjà installés.

Nous assistons au chargement des cargaisons du bateau : un camion chargé de cartons de tomates bien vertes sera vidé carton par carton glissant sur une planche et passé de bras en bras. Un autre camion avec des cartons de poulets congelés prendra le même chemin (Au cours du déchargement en pleine nuit dans une escale, un docker tombera à l'eau avec son carton de 10 poulets congelés, le tout récupéré, les poulets continuant leur voyage dans un camion frigo!)

Ce chargement dure plus de 6 heures.

C'est enfin l'heure du départ, le bateau s'est rempli de passagers ( une bonne centaine) et donc de hamacs, la soute et le pont inférieur sont pleins, des cartons frigo et autres sont entassés sur les autres ponts.

La première partie de notre voyage commence. Nous sommes partis pour une première étape de 3 jours jusqu'à Santarem.

Nous avons adoré cette lente remontée. Pour éviter les courants, le bateau passe très près de la rive. Il lui arrive de s'en rapprocher de 5 m. Cela nous donne la possibilité d'admirer les paysages (grandes forêts, pâturages de buffles et bovins, habitations sur pilotis avec en général un petit ponton en bois et une barque amarrée, églises assez nombreuses dans cet habitat dispersé, beaucoup d'oiseaux ) de saisir des instants de vie de la population qui vit sur et de ce fleuve (nombreux pêcheurs sur des petites pirogues qui placent des filets ou jettent leurs éperviers, lessive sur le fleuve, gamins qui plongent et se baignent ou qui jouent au foot, pirogues qui s'approchent de notre bateau espérant qu'il va s'arrêter pour pouvoir vendre de la production locale ou que des passagers leur lancent des sacs remplis de vêtements, certaines à moteur lancées à toute vitesse arrivent à s'accrocher à notre bateau on se voit alors proposer noix de coco, fromage de buffle, jus d'acai plein de protéines... , bergers à cheval qui rentrent leurs troupeaux au coucher du soleil...).

Il y a pas mal de trafic sur ce fleuve : depuis les petites pirogues à rames pou aller d'une maison à l'autre jusqu aux immenses barges pouvant transporter 35 remorques de camions, en passant par des pirogues à moteur ( lanchas) des petits caboteurs à un seul pont d'autres comme le notre remplis de hamacs quand ils transportent des passagers.

Ce fleuve est vraiment immense, on doit pouvoir s'y perdre facilement. Il est arrivé que la ligne d'horizon devant et derrière soit le fleuve lui même.

Sur le bateau on s'installe dans le rythme lent d'une remontée contre le courant. Nous lisons, regardons le paysage, nous reposons toujours dans nos hamacs. L'ambiance à bord est très bonne enfant. Malgré notre peu de vocabulaire portugais nous essayons de nouer des contacts. Les discussions sont relativement faciles car les gens se montrent curieux.

Nous ne nous lassons pas de regarder les courbes des hamacs qui s'entrecroisent dans une multitude de couleurs.

C'est un peu avec regret que nous quittons le bord à Santarem. Nous passons une semaine dans les environs.

D'abord à Alter do Chao, remarquable par des plages de sable blanc très fin sur le rio Tapajos qui lui est bleu. On se croit en polynésie, mais l'eau est douce et on est à 700km de la mer!. Nous allons nous promener sur une ile comme on en a vu des centaines en remontant l'amazone :ile plate habitée de quelques fermes sur pilotis, de petits troupeaux de vaches. Sur lIle en face une église aussi sur pilotis.. Le marnage ici peut être important ( 15 mètres à Manaus).On imagine le paysage quand les eaux sont hautes : seules les maisons et les cimes des arbres sont émergées. En se promenant on aperçoit des paresseux dans les arbres.

Puis nous allons passer trois jours chez l'habitant dans un village de "nativos"les descendants d'indiens qui vivent de la culture du manioc à 80 km à l'intérieur des terres à la lisière de la forêt des Tapajos; ce fut un séjour très authentique : nous faisons deux balades dans la forêt primaire, participons à l'épluchage du manioc, partageons des moments de vie avec le couple qui nous hébergent.

Les arbres de cette forêt sont immenses et cachent les animaux et oiseaux. Notre guide nous explique les vertus médicinales de certaines écorces, sèves et feuilles.

Cependant ous avons vu des singes, un colibri noir et des toucans, un poisson aux dents acérées, des traces de guepard, les trous faits par les tatous, des miliers d'insectes, d'énormes fourmilières accrochées aux arbres, bu de l'eau contenu dans certaines lianes. Le plus impressionnant est la symphonie incroyable jouée par les animaux surtout que notre guide imite les oiseaux qui lui repondent.

Nous avons entendu les macaques, les toucans, le colibri noir ( identifié avant de le voir), des perruches et perroquets, un scorpion, des criquets.

Nous quittons Antonio et Antonia un peu ému car même si nous n'avons pas beaucoup échangé en paroles nous avons beaucoup appris sur leur vie.

Nous reprenons le bateau hamac pour deux jours de remontée de Santarem à Manaus. C'est avec le même plaisr que nous retrouvons l'ambiance à bord et le spectacle des rives qui défilent lentement ( en particulier avec les couleurs chaudes au coucher du soleil.

Un peu avant d'arriver à Manaus nous voyons très bien la rencontre des eaux marron de l'amazone et noires du Rio Negro (leurs ph , températures et vitesses étant différents leurs eaux mettent des kilomètres pour se mélanger).

A Manaus nous visitons le marché situé en bordure du fleuve. Il y a des déchargement et des chargements continus sur des bateaux, rendant le marché animé, grossistes et détaillants se mélangeant.

Nous allons à deux concerts dans le magnifique théâtre construit à l'epoque du caoutchouc. Beaucoup de spectacles gratuits attirent une foule de Manausiens dans ce lieu un peu magique.

Nous faisons à nouveau une excursion de trois jours en forêt : moins authentique que chez Antonio et Antonia. C'est l'occasion de pêcher des piranhas, d'attraper un petit crocodile, de manger des larves vivantes, de mettre les mains sur une fourmilière puis se le frotter en écrasant la centaine de fourmis pour faire un répulsif anti-moustique, de voir des dauphins roses et des dauphins gris, de passer une nuit dans un hamac en pleine forêt après avoir mangé le poulet grillé au feu de bois, le tout dans un très bel endroit constitué d'un labyrinthe de bras d'eau.

Après ce mois intense passé en Amazonie nous prenons l'avion pour retourner sur notre bateau.

Nous garderons un très grand souvenir de la remontée de cet immense fleuve dont dépendent toutes les activités des hommes vivant ici.

Si les vents restent toujours orientés du Sud, nous ne naviguerons pas et ferons un autre voyage à l'intérieur du pays. Il y a tellement de choses à voir ici.

La marina où se repose Morgane

Vue depuis le bateau à la marina


En route pour 28 heures de bus










Pomme et noix de cajou




Les dunes et leurs lacs d'eau douce

La mangrove



Tacaca, soupe à consommer dans la rue




La marchande de bijoux de Belem qui a appris le français en regardant la télé


Tucan, oiseau fétiche du Brésil

Speldeur passée de Belem

Repos des pêcheurs

embarquement de cochons


Pharmacie du marché de Belem

Masque à la mâchoire de piranha

Noix de para

Embarquement des cartons de tomate un par un!





L'église attend ses fidèles qui arriveront en pirogue





Paresseux paressant

Noix de Para



Travail du manioc




Le roucou, colorant utilisé par les indiens

Chez les planteurs de manioc
La farinha dans le bus pour le marché

Pêche au piranha




Le campement en forêt

Au commande, cap sur Manaus



Nous ne sommes pas tous seuls

Noelle se repose

Le thêatre de Manaus

Au thêatre



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