lundi 11 novembre 2013

De Dakar à Foundiougne



C’est mon troisième passage à Dakar, je trouve la ville moins fatigante qu’il y a quatre ans, mais encore plus d’embouteillages et de pollution. Nous faisons nos formalités d’entrée en une demi journée (d’abord à l’aéroport, puis à la police du port, puis un premier bureau de douane, puis un deuxième bureau des douanes, avec entre temps des photocopies et encore des photocopies, le tout en étant toujours très bien accueilli).
A Dakar, nous avons aimé le marché Kermel, une halle tout en rond avec vendeurs de fruits et légumes, poissons, jolis éclairages. Le marché Sandanga vient d’être fermé (en raison d’insécurité), mais les alentours sont toujours très animés, trop pour Noëlle.
Nous avons aimé la beauté des femmes, les couleurs des robes et pagnes.
Nous avons aussi aimé marcher sur la plage d’Han au milieu des pirogues très colorées. Nous y rencontrons Raymond un pêcheur qui répare sa petite pirogue qu’il manie à la rame. Réparation avec des bouts de sangle qu’il colle avec du polystyrène fondu… Le marché aux poissons proche du CVD est fort en couleurs et odeurs. Le débarquement du poisson est un fourmillement de porteurs faisant l’aller retour avec les pirogues mouillées à quelques mètres du rivage.
Nous avons aimé, dans les belles couleurs du lever du jour,  voir, depuis le bateau au mouillage, partir les petites pirogues à la rame avec leurs pêcheurs solitaires, dont Raymond.
Nous avons aimé l’ambiance du CVD avec le passeur Moussa, le voilier à qui nous faisons faire une protection pour l’annexe, la vendeuse de beignets,  la vendeuse de drapeaux….
Nous avons moins aimé la pollution de la baie avec les rivières égouts se jetant directement dans la mer. Des efforts sont cependant faits pour nettoyer  la plage. Mais la mer, ici est  impropre à la  baignade. Dommage…
Nous avons moins aimé d’être de temps en temps harcelés surtout vers le marché Sandanga par des vendeurs ou rabatteurs.
Noëlle s’étonne du nombre d’handicapé pas appareillés et de l’état des chaises roulantes. Cela dénote le niveau sanitaire très bas du Sénégal.
Nous nous rééquipons en ordinateur et appareil photo.
La famille navigant sur le catamaran ZEN nous a rejoints au CVD, et nous faisons ensemble une excursion au Lac Rose.
La famille ZEN, bloquée à Dakar en attente d’une pièce de son pilote, nous confie du matériel scolaire (acheté à dakar avec deux instits) et les 2 instits à amener dans le Saloum dans le cadre de l’ONG Voiles Sans Frontières (VSF).
Nous quittons donc Dakar le samedi 2 novembre avec nos deux équipiers (Fodé et Caramba) aux aurores, le bateau lesté des cartons de livres, cahiers et stylos. D’abord une belle brise, puis le vent tombe et nous finirons au moteur. Nous croisons beaucoup de pirogues en pêche devant Mbour et Jola. Nous assistons à la pêche au filet en cercle. Des pêcheurs se jettent alors à l’eau et frappent la mer avec les bras pour effrayer les poissons.
Nos deux équipiers ne supportent pas très bien le voyage, et s’éteignent au fur et à mesure des miles parcourus .
Au cours de la navigation j’apprends la naissance de ma petite fille Salomé cher Mathilde et Rodrigo.
L’entrée dans le fleuve Saloum ne se passe pas très bien : voulant suivre des traces informatiques que l’on m’a passées au CVD et suivant les indications fournies oralement, j’ai essayé de passer au Nord de la passe. Nous avons touché  et avons du faire demi tour. Nous avons alors aperçu les bouées d’un chenal au milieu de la passe qui ne pose aucun problème (au moins 6 m d’eau). Nous arrivons peu après à Djifere où nous mouillons devant une plage. Beaucoup d’animation sur l’eau devant ce village de pêcheurs.  Des pirogues par dizaine entrent et sortent, certaine font 30m de long. Le bateau au mouillage dans l’eau tranquille, nous trinquons à Salomé.
 Dans la nuit nous essuyons 30 noeuds de vent de NE, le mouillage n’est pas bien abrité, mais le mouillage a bien tenu. Fodé était inquiet (dormant dehors il m’a appelé dans la nuit croyant que nous allions à la côte).
Dimanche 3 novembre nous remontons le Saloum, grand fleuve balisé. Le balisage a un peu changé par rapport aux cartes, mais il y a pas mal de fond et en étant vigilant aux casiers (pièges à crevette) cela ne pose pas de problème. Nous sommes ralentis par un bon courant contraire. Les berges sont couvertes de forêts palétuviers laissant voir des où des pirogues s’enfoncent. Nous apercevons beaucoup d’aigrettes, des cormorants quelques pélicans. Des pirogues de pêcheurs ou de transport en commun (appelés ici les horaires) elles peuvent prendre des racourcis. Nous, nous nous efforçons de bien suivre le chenal. Au fur et à mesure de notre progression dans le Saloum nos deux équipiers se réveillent et prennent plaisir à barrer.
Nous arrivons devant le village de Velingara où j e débarque Fodé avec l’annexe. Une pirogue va venir le chercher pour aller dans son village natal (Diamnadio). Dix minutes plus tard nous mouillons devant le village de Rofangué notre destination pour cette mission. Une grande pirogue vient à couple ( à ma grande frayeur).  Nous y chargeons  les cartons de fournitures scolaires et Caramba qui nous indique que les femmes nous attendent à terre. Le temps de passer une chemise et des chaussures, nous embarquons sur la pirogue qui nous amène au village : Les femmes en deux rangées chantent, rient, crient, dansent en tapant sur des bidons et en rythmant avec des calebasses. Joyeuses ambiance. Nous dansons aussi un peu.
Nous rentrons au bateau  un peu fatigués de la navigation et émus de l’accueil.
Les deux jours suivants, nous avons marché sur cette petite ile avec 3 villages (Rofangué, Velingar et Baoute). Le plus gros Baoute a 900 habitants. C’est le seul qui possède alimentation et un boulanger. La terre est désertique, le sel  remontant par capilarité. Quelques vaches et chèvres . Peu de culture. Les gens y vivent de la pêche de poissons et crevettes (les hommes) et de coquillages (les femmes à marée basse). Les puits deviennent saumatres, ils sont obligés d’installer des récupérateurs d’eau (souvent financés par des ONG). Dans les villages les gamins, en très grand nombre, nous font la fête et sont un peu collants)
Nous visitons les écoles de nos deux instits. Tout y est très sommaire. Par contre dès qu’on entre dans une classe, tous les élèves se lèvent et reprennent en chœur : Bonjour Madame, Bonjour Monsieur, dès qu’on sort : Merci madame, merci Monsieur. Les élèves sont tous très bien habillés pour l’école alors qu’en dehors de l’école c’est souvent en haillons et pieds nus que sont les gamins.
En tous les cas chapeau aux instiis pour apprendre le français à des enfants qui ne le parle qu’à l’école, avec si peu de moyen .
Visite à la Matrone : c’est une personne en charge de la santé du village. Elle n’est ni docteure, ni infirmière. Elle a reçu une petite formation et fait les soins courants et les accouchements. On y aperçoit une maman avec son nourrisson de quelques heures. Chapeau aussi à la matrone…
Nous quittons Rofangué et remontons jusqu’à Foundiougne.  Une heure et demi de navigation toujours sur le chenal balisé. Nous mouillons devant une petite plage avec un campement derrière (Le Piroguier). Aujourd’hui c’est jour de marché. Beaucoup de pirogue arrivent chargées. Le Bac venant de la rive Nord, lui aussi amène beaucoup de monde et de marchandise. A côté des villages où nous étions, Foundiougne nous parait grande ville. Beaucoup de monde au marché hebdomadaire, où on trouve fruit, légumes, poissons sur de tout petits étalages à ras du sol. Quelques tissus, et quincaillerie aussi. Il fait très chaud. Les gens se connaissent, se saluent, font la causette. Nous croisons notre instit de Rofangué Caramba venu à Foundiougne pour faire des papiers à l’inspection académique.
Nous allons reter encore 3 semaines dans le Saloum et y participer à une mission sanitaire de VSF.

Noëlle avec les instits Fodé et Caramba

Les pièges à crevettes dans le courant du Saloum

Débarquement du matériel scolaire à Rofangué

Les pêcheuses de coque

Accueil au son des calebasses et bidons

Rythmes endiablés
Le comité d'accueil

Engin d'un autre monde?




Travail des enfants pour rempierrer un quai financé par une ONG

Village de Rafongué

Les enfants veulent nous donner la main

A l'école de Baout

La leçon de français
Au marché de Foundiougne

Zébu à vendre au marché

Pain de singe fruit du baobab

Horaire pour aller au marché

Fromager de Foundiougne

Aigrette

Pêcheurs sur le Saloum

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