mardi 1 novembre 2016

De Curaçao à Santa Marta (Colombie)



 De Curaçao à Santa Marta (Colombie)

Le 25  septembre nous retrouvons le bateau à Curaçao sur le chantier où nous l’avions laissé en fevrier. 

Cette année nous avons fait faire un traitement epoxy de la coque ainsi que l’antifooling.
Cela nous permet de mettre rapidement le bateau à l’eau surtout que le cyclone Matthew se rapproche de la zone (le bateau sera mieux au ponton que sur le terreplein). Ici tout le monde se prépare au passage de Matthew : les bateaux sont sanglés, devant beaucoup de pas de porte des sacs de sable sont empilés, les élections sont reportées, les magasins fermés, les gens rentrés chez eux. En fait nous avons été très peu impactés :  une renverse de vent à l’ouest, un peu de pluie, 4 jours sans voir le soleil, par contre il y a une très grosse houle à l’extérieur de la baie très abritée où nous sommes.

Les travaux avancent : marches de mât fixées (en fait il m’en manque une dizaine), installation d’un wifi pour transmettre les infos de l’AIS aux tablettes de navigation, achat d’une nouvelle ancre (Rocna 25 kg) pour s’assurer des nuits tranquilles, et surtout un beau taud d’annexe que Noelle fabrique avec la machine à coudre que nous avons emmenée en avion. Gros travail mais le résultat  est superbe.

Après deux semaines au chantier, nous profitons d’une journée avec peu de vent pour larguer les amarres et remonter sur Bonaire.  Martinz et Alain doivent nous y rejoindre en avion, et nous  voulons leur faire découvrir les fonds marins exceptionnels de cette île où nous étions passés en début d'année.

En attrapant le  corps mort, Noelle se retrouve avec la main coincée entre la bouée et le balcon avant au moment où le bateau tire sur l'amarre : cela saigne, elle a très mal. Le temps de mettre l’annexe à l’eau et direction les urgences. Une phalange de l’index est cassée avec déplacement, immobilisation de la main dans un plâtre après réduction. Heureusement que le taud d’annexe est terminé et que des copains arrivent pour remplacer la main immobilisée !  Par contre pas de snorkelling  pour Noelle alors que nous en avions tant rêvé dans la chaleur du chantier.

Au mouillage nous retrouvons par hasard Gabrielle et Thomas  un couple de jeunes suisses avec qui nous avions gravi le Pico sommet culminant du Portugal aux Açores il y a 5 ans. Comme nous ils ont changé de bateau et sont repartis pour un tour.

Martine et Alain arrivent comme prévu. Ils sont un peu surpris par la chaleur (Alain passera la plupart des nuits à dormir dehors dans le cockpit en teeshirt).
 Initiation aux palmes masques et tubas autour du bateau : quel spectacle que tous ces beaux poissons qui se laissent admirer dans une eau extrêmement  claire. Nous faisons aussi la visite du parc dans le nord de l’île, admirons les flamants roses dans un lac entouré de petits sommets couverts de cactus, et gravissons sous la chaleur le sommet bien modeste de l’île (265m). Pique nique au bord de la mer. Martine se fait mordre par un bel iguane attiré par la tomate qu’elle tenait en main.

Navigation tranquille pour rejoindre Klein Curaçao à une petite vingtaine de miles. Mouillage sur bouée. Quatre autres bateaux passent la nuit ici. Petite promenade à terre pour visiter le vieux phare rose tout délabré (il fonctionne encore comme par miracle) et pour se prendre à imaginer le pire en voyant  les épaves d’un cargo et d’un voilier drossés sur la côte au vent.

 Malgré une météo nous annonçant peu de vent, nous décidons de partir mardi en fin d’après midi  pour la Colombie car Noelle doit faire examiner sa main en début de semaine. C’est donc au moteur en début de nuit que nous arrivons devant Curaçao.
 L’horizon est rempli d’éclairs presque continus qui illuminent la nuit. Nous apercevons les impacts de la foudre sur la mer car il y a très peu de pluie. C’est impressionnant et je n'aime pas ça du tout. Dans ces cas là nous déconnectons les antennes des appareils, mettons une tablette la VHF portable et le téléphone  satellite dans du papier alu et les plaçons dans le four. Si on se rapproche nous coupons aussi les coupes batteries.
Nous décidons d’attendre que cela passe en restant  bouchonner sans voile et sans moteur devant Curaçao. Vers minuit nous repartons au moteur passons devant Aruba dans la matinée suivante et apercevons pour la dernière fois les côtes vénézuéliennes.
Nous apprenons en mer, grâce au téléphone satellite, la naissance de Pablo chez Mathilde et Rodrigo (Il y a trois ans nous avions appris la naissance de Salomé sa grande soeur en entrant dans le Sine Saloum au Sénégal).
 Le lendemain matin la Colombie apparait dans la brume, quelques heures à la voile dans un léger vent de 10 nœuds et nous passons tranquillement le Cabo de Vela qui a si mauvaise réputation (dénommé le Cap Horn des Caraibes). Mouillage juste derrière le cap dans une grande baie devant un village de pêcheurs (Le guindeau ne veut plus fonctionner, la batterie est morte. Un couplage avec la batterie moteur nous permet de de mettre l'ancre.). 

La région est complètement aride, les indiens wayuu doivent  d’avoir survécu à l’invasion espagnole au fait que cette région peu hospitalière ne présentait aucune richesse. Malheureusement maintenant il y a exploitation minière (charbon..) qui détruit l'environnement avec assèchement et pollution. D'où une  mortalité infantile anormalement élevée. La communauté Wayuu est maintenant en danger.
Bon contact avec les indiens qui parlent espagnol, les femmes essayent de vendre leur artisanat local (sacs faits au crochet). Nous commandons des langoustes aux pêcheurs qui nous les amèneront le lendemain matin fraîchement pêchées.

Après une nuit au mouillage nous repartons pour une vingtaine d’heures de navigation (à la voile cette fois ci) pour le mouillage de Gairaca dans le parc de Tayrona.  C’est une baie profonde entourée de collines verdoyantes. Le vent souffle par rafales mais pas trop violentes cette nuit là contrairement à ce que l’on a pu entendre dire.  A terre trois baraques dont une où habite un homme lisant Honoré de Balzac et collectionnant les cartes de visite des voiliers de passage. L’eau est trouble en raison de pluies récentes et ne nous incite pas à aller voir les poissons de plus près.
Quelques heures  au vent arrière sous génois seul et nous arrivons à la marina de Santa Marta la première vraie marina que nous fréquentons depuis le Cap-Vert (pour rentrer dans les toilettes identification par l’empreinte digitale de l’index !).
Pendant 28 heures nous ne pouvons pas sortir de la marina car les formalités prennent du temps. Noelle devant se rendre à l’hôpital il a fallu insister avec intervention du consul honoraire pour récupérer nos passeports et aller aux urgences.
Là, radio de contrôle tout va bien mais le manipulateur radio en enlevant le plâtre tire sur le doigt et désaligne à nouveau la fracture !!! Nouveau plâtre attelle pour un mois.
La ville de Santa Marta n’est pas très belle, beaucoup de rues sont inondées ou en travaux, mais les gens y sont accueillants et souriants. Le front de mer s’anime le weekend, les rues commerçantes sont remplies de marchands ambulants rendant la circulation à pied pas toujours facile.
Noelle est contente de pratiquer son espagnol. Avec Martine et Alain nous sortons en mer avec le club de plongée voir poissons et coraux.
Alain et MartineNos amis font leur bagages, et nous les accompagnons à Carthagène en autobus et en profitons pour visiter la très belle ville coloniale : beaucoup de touristes, mais de jolis quartiers encore populaires avec maisons colorées aux balcons en bois, petites échoppes, des places ombragées le tout contrastant avec des quartiers de gratte ciel en front de mer.
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Nous reprenons le car pour retrouver le bateau à Santa Marta et préparons la suite du voyage.



A suivre....

Confection du patron

Installation des marches sur le mât

Couture du taud

Voilà le résultat
Aux urgences à Bonaire



Danse de flamants roses à Bonaire

Montée au sommet de Bonaire

L'iguane qui aime trop  les tomates et la main de Martine

En rentrant du snorkeling, Martine et Alain ne veulent plus sortir de l'eau!


Non ce n'est pas l'Antartique, maais le sel de Bonaire

Le phare de Klein Curaçao

L'épave du cargo sur Klein Curaçao...

et du voilier

Au mouillage à klein Curaçao

Martine après le passage du Cabo de Vela

Préparation des langoustes

Baie de Gairaca dans le parc de Tayrona

A Carthagène des Indes





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